Velichansky, un nom de famille pas très commun, il faut l’avouer. Je vais vous épargner les détails et passer directement à ce qui est important. Pourquoi? Si je commence à raconter cette histoire, Marrick va penser que je parle dans son dos et il ne m’adressera plus la parole. C’est comme si je dévoilais sa vie au grand jour. C’est ce que vous voulez: un avatar qui ne parle plus à son créateur! Vous êtes vraiment des monstres. Moi qui pensais que j’allais avoir du plaisir sur ce forum… Bon, j’avoue que je ne suis pas très convaincant. Allons, je peux bien m’amuser un peu et vous faire une petite blague. Ça n’a jamais tué ou fait pleurer quelqu’un. Non? Désolé si je vous ai fait pleurer mesdemoiselles les fondatrices. Les modérateurs, et biens pleurés autant que vous voulez. Mouahhhh.

Très bien alors, commençons depuis le début. Comme n’importe quel humain, Marrick est né grâce à l’accouplement de ses parents durant une torride… Quoi? C’est vous qui voulez que je commence par le commencement. Soupir... Bon très bien, j’arrête de jouer sur les mots, promis.

Velichansky, un nom russe ou allemand? En fait, cela n’a aucune importance. Marrick ignore complètement son origine. Ses souvenirs les plus lointains remontent à l’âge de 3 ans. Il n’a même pas eu la chance de connaître ses parents. Enfin presque, grosso modo ils ont immigré au Canada lorsque Marrick profitait encore du lait maternel de sa mère. Pour une raison inconnue, ses parents se sont fait retirer sa garde et il fut envoyé dans une maison d’accueil. Pas une, plutôt plusieurs maisons d’accueil. Si ma mémoire est bonne, et elle l’est toujours, il doit avoir habité dans 4 ou 5 foyers. Je vous entends déjà vous dire qu’il est un enfant à problème, je ne peux pas vous faire changer d’idée, mais sachez qu’il n’a pas toujours été la cause de ce changement. Pas toujours...

Il n’y a malheureusement pas grand-chose à raconter, il a vécu avec ce merveilleux couple durant 3 ans. Les deux jeunes amoureux l’avaient adopté, car il n’était pas capable d’avoir d’enfants. L’adoption était leur seul et unique recours pour avoir une petite famille. Les nouveaux parents vécurent comme dans un conte de fées pendant 2 ans. Le désir d’avoir un enfant provenant de leur chair et leur amour restait néanmoins dans leur tête. Je ne veux pas dire qu’ils n’aimaient pas Marrick. On dit souvent qu'une mère à un lien unique avec son enfant puisqu'elle l'a porté durant huit mois. Ce n'est pas possible quand on a recours à l'adoption.

Quelques années auparavant, le jeune couple s’était inscrit par lettre à une liste de gens prêts à faire des études cliniques sur leur infertilité. La technologie évoluant très rapidement, ils ont été approchés pour être des cobayes de la technologie in vitro et par miracle ce fut une réussite. Sur cinq embryons fécondés, un avait survécu. Malheureusement pour Marrick le couple n’avait pas les moyens financiers pour s’occuper de deux enfants malgré la prestation universelle. Ils ont essayé quelques recours pour débloquer un montant d’argent, mais sans succès. Avec regret, ils durent délaisser le jeune bambin. Ils lui laissèrent tout de même un petit cadeau : une croix. Étant trop jeune à l’époque, Marrick n’a aucun souvenir d’eux et il cherche encore l’origine de ce bijou qu’il porte toujours d'ailleurs.

Marrick a été chanceux durant cette partie de son enfance. Il a pu faire son école primaire sans déménager. Bref, si cela ne vous dérange pas, je vais délaisser cette partie. Ce n’est pas qu’il n’y a pas d’aventures à raconter, c’est seulement qu’elles sont inintéressantes. Des histoires racontant qu’il a reçu un ballon sur la figure durant la période de récréations en troisième année et que son nez n’a pas arrêté de saigner... Je m’endors juste à écrire ses lignes. Je vais au moins répondre à la question que tout le monde se pose : « Il ne s'est pas posé de questions puisque c'était deux hommes? » Vous parlez de la sexualité et tout le reste. Marrick était trop jeune pour se poser ce genre de question à l’époque. Sinon, la fin de cette histoire est comique : les voisins ont commencé à avoir peur (deux hommes se tenant la main avec un enfant au centre) et ont appelé le service d'ordre public. Lorsque le centre de jeunesse a appris, ils ont voulu entrer en contact avec Pierrette et Maurice. Vous pouvez imaginer la suite.

Des gens gentils, mais pas très présents. S’il pouvait les noter sur une note de 1 à 10, ils auraient tout au plus la note de passage. Les deux personnes ne formaient pas un couple, ils étaient seulement colocataires vivants tous les deux sur le bien-être collectif. L’arrivée d’un enfant n’était qu’un revenu supplémentaire par mois. Comme on dit, tous les moyens sont bons pour se faire de l’argent.

Ce fut la période la plus embarrassante de sa jeunesse. Marrick n’était qu’une nouvelle source de revenus. Ils étaient impensables qu’il ne leur coûte plus cher qu’il leur fasse rapporter. Heureusement que le jeune homme avait quelques pairs de vêtement à lui, car sinon il aurait porté du linge soit trop grand pour lui ou bien du linge pour femme. Pas facile de se faire des amis quand on a l’air d’un clown. Marrick se cachait toujours à la bibliothèque de l’école. Le paradis de la tranquillité. Sa passion pour les livres se développa à ce moment. Au départ, il ne lisait pas de livres, il ne faisait que se cacher dans les rangées et regarder les mouches voler. Je me souviens encore de son premier livre : Marrick s’était caché dans la rangée B-44. Son objectif était de semer le groupe qui le harcelait. L’un d'eux l’avait trouvé et lui avait jeté un livre à la figure avant de repartir comme s'il venait d'accomplir quelque chose d'important. Il avait regardé longtemps le livre sur le sol. La belle couverture de celui-ci attirait son attention. Après l'avoir bien examiné, il décida de le feuilleter un peu. Il perdit la notion du temps et resta jusqu’à la fin des cours à la bibliothèque. Le lendemain, il se décida à louer son premier livre : les Fleurs du mal, Baudelaire. Bref, pour mettre fin à ce passage de vie, les colocataires retournèrent Marrick au centre de jeunesse quand il ne leur fit plus gagner assez d’argent.

Marrick n’est même pas entrée dans la maison, il arrivait avec des responsables pour le placement des enfants devant la porte principale d’une maison assez triviale. Lorsque quelqu’un vint ouvrir la porte, une odeur de drogue étouffante cherchant à nuire à toute personne respirant de l’air pur. Dois-je mentionner les bruits étranges de femmes au second étage et les seringues traînaient sur le sol. Ceci étant dit, même les sociétés d’État peuvent faire des erreurs.

La période de l'adolescence est souvent comparée comme étant la pire. La puberté change le comportement des enfants et on finit par ne plus les reconnaître. Ils sortent tard, n’appellent pas pour réconforter les parents, bref ils se moquent de l’autorité. Marrick lui préférait rester dans sa chambre et lire. Ils ne pouvaient pas s’en empêcher. Les livres historiques l’informaient encore plus que les cours d’histoire sur les autres pays, les livres policiers ou de fantaisie lui permettaient de rêver et de vivre de folle histoire. Voilà comment il passait le temps lorsqu’il n’était pas à l’école ou en pause à son travail. Et bien oui, l’argent ne tombe pas du ciel. Il doit travailler pour pouvoir s’acheter des livres. Marrick avait été pompiste jusqu’à la fin de ses études.

Je n’ai pas beaucoup parlé de sa famille d’accueil, car ce n’en était pas une, après la désagréable rencontre de 2 secondes, il avait fui et trouver refuge chez une famille italienne. Ils l’ont hébergé nourris moyennant un certain montant d’argent. C’était la vraie raison de son emploi de pompiste.

Il décida sur un coup de tête de partir pour un autre pays. Il ne savait pas encore où et il n’avait pas l’argent pour le faire maintenant. Néanmoins, il avait au moins un objectif. Marrick travailla donc à temps plein pour amasser assez d’argent pour faire un aller simple. Exact, il n'envisageait pas de revenir au pays. Après un an de travail, il avait accumulé un important montant d’argent, mais sa destination était toujours inconnue. Sa destination fut choisie selon un évènement très bizarre. Chaque semaine, il allait à la librairie de son quartier pour s’acheter un livre. Étant perdu dans ses pensées il n’avait pas regardé le vendeur et était reparti avec son sac, que fut sa surprise lorsqu’il découvrit une bande dessinée japonaise. Il n’avait jamais acheté ce genre de livre pour différente raison, mais il vit cet achat comme un signe et il alla directement commander un billet pour le Japon.

Il y avait cependant un problème, il ne parlait pas japonais, comment allait-il faire pour communiquer? D’autant plus qu’il avait réservé son billet pour la semaine suivant celle-ci. En une semaine, il ne pouvait pas apprendre cette langue, malgré tous les efforts possibles. Il n’avait pas beaucoup de solutions, il n'avait qu'à apprendre lorsqu’il serait sur place. Il réussit au départ à s’en sortir grâce à son anglais. Il se trouvait ridicule avec son dictionnaire à rechercher chaque mot. C’était encore plus gênant quand tu essaies de dire quelque chose et la personne te rit au visage. Lorsque son japonais fut potable, il entreprit de trouver un emploi. Le montant qu’il avait accumulé avait permis de vivre six mois sans avoir besoin de travailler. Il aurait pu facilement vivre sans travail plus longtemps si la valeur du yen n’était pas supérieure au dollar canadien. Une chance que les auberges de jeunesse existent.

Je disais donc qu’il se cherchait un emploi. Il ne savait cependant pas où chercher. De plus, avec son niveau scolaire était-il possible de trouver un travail? Il n’y avait pas plusieurs façons de le savoir. Il acheta un journal et l’ouvrit à une page au hasard. Les sports, aucune chance de trouver quoi que ce soit. Il répéta l’opération jusqu’à tomber sur une page de demande de toutes sortes. Dans l’encadré en bas à gauche, il vit une annonce pour trouver un bibliothécaire. C’était encore une fois un signe pour lui. Lui qui adorait les livres, il venait de trouver le métier de ses rêves. S’il réussissait à avoir cet emploi, il allait probablement pouvoir se louer ou s’acheter un petit logement. Marrick ne regrettait aucunement sa décision d’avoir quitté l’Amérique.

Comme vous devez vous en douter, Marrick n’a pas eu beaucoup d’amis durant son enfance. Il avait réussi à en avoir quelques-uns durant l’école primaire, mais en déménagent il est bien difficile de conserver des liens surtout à un jeune âge. Plus tard, quand les rumeurs disant qu’il avait vécu dans plus de 15 foyers pour enfant abandonné, il était presque impossible pour lui d’avoir des amis. Tout le monde tient à sa réputation dans une école. Il était considéré comme le marginal durant tout le long de ses études. Heureusement pour lui, il y a eu les livres pour éviter qu’il fasse une dépression. Une petite parenthèse sur les dames. Il n’a aucune expérience quelconque. Je ne sais même pas s’il en a déjà embrassé une. Pour vous situer un peu, la plus longue conversation qu’il eut avec une dame est : « Voulez-vous que je lave votre pare-brise? » Marrick avait même rougi après avoir posé cette question si banale... Sans commentaire.

Donc si je résume un peu tout cela en quelques lignes, Marrick n’est pas très bavard et parle très peu. Cela ne l’empêche pas d’avoir toujours un sourire sur le visage. Il est très cultivé et peu trouvé un livre pour chaque situation. Cependant, est-ce normal de toujours garder un sourire? Aussi, n’ayant pas eu d’amis durant son enfance, il n’est pas très social et il a un grand respect envers les femmes. Je crois que c’est ce qui est important de se souvenir de lui.

Cultivé et lire des livres. Je sais, un gars louche avec des lunettes plus grosses que ça tète. Un chandail de laine rentré dans ses pantalons velours côtelés (Corduroy). Vous avez tout faux, vous écoutez trop de films à mon avis. Ce ne peut pas être moi qui en écoute trop puisque c’est moi qui raconte sa vie et pas vous. Donc, les habits de Marrick ne sont pas typiques de son métier. Il porte des vêtements de citadin, mais ce qui gâche tout est sa veste à capuchon noir. En effet, il porte cette veste en permanence; toutes saisons confondues; de -40 °C à 35 °C. Avez-vous besoin de plus d’exemples?

Qu’est-ce que je pourrais rajouter sur lui? Il n’est pas très musclé, il a les yeux bruns, il a un teint pâle, il ne fait pas son âge et ses cheveux blancs cassés lui donnent un air maladif en permanence. J’allais presque oublier la croix. Elle ne ressemble pas à une croix religieuse. C’est juste une babiole sans importance... Si quelqu’un dit ça devant Marrick, je ne peux pas garantir la suite. Comme je l’ai mentionné, il n’est pas très fort, mais il ne faut jamais sous-estimer les gens.