*Oh pourquoi les abreuvoirs ont tous un jet aussi minable.*

Assoiffer par le manque d’eaux dans la bouche. Vous savez lorsque, sans arrêt, on avale notre salive en espérant calmer quelque chose inconsciemment. Cette sensation bizarre sur le palet qui montre qu’on a soif. Bref, Marrick avait quitté le confort de la bibliothèque pour se rendre à l’abreuvoir le plus proche pour se désaltérer. Il pouvait se le permettre, il ne travaillait pas seul dans cet endroit et de toute façon ça n’allait que prendre une minute; tout au plus deux. La preuve, il y en avait un juste à côté de l’entrée de la bibliothèque comme si quelqu’un avait pensé que certaines personnes proches de cet emplacement auraient besoin de s’abreuver. Malheureusement, il y avait un petit problème. La minute où Marrick appuie sur le petit bouton pour le jet d’eau et bien, il ne se passe rien. Enfin non, il eut une réaction. De l’eau s’écoula tranquillement sur le bord du gicleur, mais il n’y avait pas de pression. Marrick était bien déçu, lui qui était dédaigneux n’allait surement pas coller sa bouche sur le gicleur pour siphonner l’eau. Il en frissonnait juste à y penser. Il partit donc à la recherche d’un autre. Qui sait, il pouvait être plus chanceux. Tourne à gauche, puis à droite avant de finalement trouver l’enseigne désignant les toilettes. Marrick était certain d’en trouver une à cet endroit. Quelles étaient les chances qu’une école n’ait pas d’abreuvoirs proches des toilettes? Elles sont plus rares que la probabilité que cedit abreuvoir soit défectueux. Marrick n’avait plus qu’à chercher encore, mais puisqu’on dit : « jamais deux sans trois » il ne prit pas de chance et partit à la cafétéria acheter une bouteille d’eau.

Marrick ne pouvait pas dire le temps qui s’était écoulé depuis qu’il cherchait à estomper sa soif. Il n’avait pas regardé l’heure de départ puisque normalement ce processus prend quelques secondes. Il était désappointé. Bref, il était de retour à la bibliothèque et avec une bouteille d’eau de source naturelle sans sucre ajouté et avec un supplément de vitamine D. En allant porter sa bouteille d’eau à son bureau, il remarqua une pile de livre prêt à être emprunté. Le bibliothécaire regarda autour de lui et ne vit pas le propriétaire de ces livres. Il les mit donc de côté pour les replacer plus tard. Marrick continua donc son travail : serrer la pile des retours de la journée d’avant. Tout se passait comme chaque jour, mais en allant placer un livre d’animation japonaise dans la section approprié, il vit un jeune étudiant avec des écouteurs sur la tête qui semblait dormir. Marrick regarda l’heure sur son portable, la pause n’était pas encore terminée, il pouvait le laisser dormir un peu. Par contre, s’il retournait travailler il allait surement l’oublier et le pauvre petit aurait probablement une retenue pour avoir séché les cours. Marrick alla donc ranger le livre qu’il avait à la main avant de s’occuper du gamin. Marrick s’approcha du petit, il appuya sur le bouton pause avant de lui toucher l’épaule.

- Réveillez-vous monsieur, vous n’avez pas choisi le bon endroit ni le bon moment pour faire un petit somme.

Depuis qu’il était en poste, c’était la première fois qu’il voyait quelqu’un utiliser une station d’écoute. Il faut croire que dans cette école personne n’aime la musique. Peut-être qu’ils n’ont simplement pas le temps de s’asseoir pour l’écouter. Deux raisonnements complètement absurdes. Marrick savait très bien pourquoi il ne voyait personne aux stations d’écoutes. Effectivement, tout le monde a des lecteurs de musique portatifs ou utilise leur téléphone cellulaire à cet effet. Plus besoin de venir s’isoler au troisième étage pour se divertir les tympans. D’ailleurs, il avait été surpris de voir quelqu’un utiliser cet outil désuet comme la plupart de l’équipement de la bibliothèque, mais bon c’est une autre histoire.

Pour revenir au plus important, Marrick avait pensé que le manque de musique l’aurait probablement sorti du monde des rêves puisque c’est celle-ci qui l’y avait envoyé. Il semblerait que ce jeune homme a le sommeil profond. Le petit sursaut de jeune homme avait été contagieux puisque notre bibliothécaire en eut un au même moment. L’étudiant s’excusa de son comportement avant de dire à notre bibliothécaire de finir son travail avant de s’occuper de lui.

Sans dire un mot de plus, Marrick lui fit un signe de la tête puis revint à son bureau pour redéposer les livres qu’il venait de déplacer pour que le jeune les emprunte. Par après, il retourna à son chariot de livre puis continua à le classer. Ce travail pouvait sembler monotone, mais tout au contraire. Pour un passionné de livre comme lui, s’était un vrai délice. Plusieurs auteurs lui étaient totalement inconnus donc il prenait le temps de lire le résumer inscrit à la quatrième de couverture. Cependant cette fois-ci, il ne le fit pas. Marrick devait se dépêcher puisque quelqu’un attendait après lui. Il conservait tout de même en mémoire le nom de certains titres de livres qui semblait prometteur. Quand il eut fini son petit chariot, il revint voir l’étudiant avec un sourire sur le visage.

- Allons mon cher, vous n’avez pas besoin de vous excuser. Ça fait partie de mon travail de garder un œil sur vous. Enchanté de vous rencontrer M Nishimura, je nomme Marrick, mais dans l’enceinte de l’école il serait préférable de m’appeler M Velichanky, même si je trouve que ceci me fait beaucoup trop vieillir.

Marrick commença donc à faire la procédure d’emprunt pour les livres du jeune homme.

- Désolé je ne suis pas quelqu’un qui parle beaucoup.